samedi 30 juin 2012

Super 8

6/10

Que devais-je attendre d'une collaboration Spielberg-Abrams ? J'ai adoré Star Trek XI, mais j'ai trouvé M.I. 3 anecdotique et laid. Spielberg, j'attends qu'il se refasse avec Tintin. C'est donc -quand même- avec de la bonne volonté que je m'attendais à passer un bon moment de bon vieux cinoche devant ce Super 8 prometteur, avec des ingrédients qui me paraissaient sympas à première vue. Miam miam, j'y croyais !
Hélas...


Pour moi, un très bon film propose une intrigue qui vous capte dès les premières minutes, et dont vous voulez savoir coûte que coûte le dénouement.
Et, dans Super 8, beaucoup de choses attirent votre attention, de la bonne façon. Mais sûrement pas l'intrigue principale, prévisible une demie-heure à l'avance, malgré le talent de ses créateurs. Pire encore, rien dans le déroulement ne vous donne envie de voir le monstre, ou de connaître l'évolution du rapport de Joe Lamb et de son père, ou de sa bluette avec la fille du voisin asocial. On sent parfois comme une intention de Abrams et Spielberg de retresser des cordes usées, ce qui était un pari risqué, et pas vraiment réussi.
On en vient à se demander quelle était l'intention réelle des créateurs de Super 8...si J.J. Abrams et Steven Spielberg ont voulu montrer qui sont les vrais patrons et donner un mètre étalon providentiel au style des petits films style found-footage, le pari n'est pas réussi. Si j'ose comparer, District 9 par exemple est dix fois plus frénétique, et Monsters a une meilleure ambiance.
Le film aurait nettement gagné à être plus court d'un bon quart d'heure, ce qui aurait permis, en plus d'accélérer son rythme.
Les jeunes acteurs sont un peu à l'image des adultes, ni vraiment surdoués ni vraiment mauvais, ils font leur boulot, sans vraie révélation. On ne s'identifie pas forcément à eux, tandis que l'histoire suit son cours sans surprise. Seuls, sans doute, le sous-exploité Ron Eldard et la jeune Elle Fanning se distinguent, tout juste.
La créature, elle, semble tirer une tronche de six pieds de long, comme pour illustrer un peu l'ennui. J'aurais pu y trouver consolation, puisqu'on la voit plus que dans Cloverfield, mais les bestioles de Neville Page sont justes...intéressantes. Ni fascinantes, ni effrayantes, justes intéressantes, et c'est loin de me combler.
Tout cela est très soigné, sans véritable faute, mais beaucoup trop bridé pour exploser réellement.

En conclusion, Super 8 est beaucoup trop sage pour faire date. Bien sûr la qualité est là, mais le film donne davantage l'impression d'une contrainte, que d'une collaboration, entre Abrams et Spielberg.